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Le nucléaire n’est ni propre, ni sûr… nous dit une éminente scientifique (article réservé aux abonnés)

6 décembre 2015

Le Dr Helen Caldicott * répond dans un entretien mené par Anna Maria Clement (co-directrice de l’Institut Hippocrate de Floride), qui nous en fait ci-dessous le récit.

* dont la simplicité, le naturel et l’étendue de l’expertise rendent ses conférences passionnantes, vivantes, inoubliables, et qui est très probablement inconnue pour la majorité des français !

Avec appréhension, bien qu’avec plaisir, j’ai passé un moment à interroger le Dr Helen Caldicott. Vous trouverez que ses paroles donnent à réfléchir et sont alarmantes :

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Anna Maria Clement (AMC) : Pourquoi avez-vous commencé à faire campagne contre l’industrie nucléaire ?

Dr Helen Caldicott (HC) : Voyant ceci comme le premier problème de notre époque a rendu facile pour moi le fait de devenir la championne de cette cause. Reconnaissant que ceci n’était pas un problème local mais une tragédie globale, m’a forcée à absorber autant de connaissances que possible sur la radioactivité et l’effet qu’elle avait sur les gens et sur l’environnement planétaire.

AMC : Que pensez-vous être notre plus gros problème à ce sujet aujourd’hui ?

HC : Annihilation potentielle. Tandis que nous parlons, 106 nations civiles se sont réunies pour mettre hors-la-loi les bombes nucléaires et la guerre. De façon arrogante, les nations possédant ce matériel de mort refusent de discuter de la possibilité même du désarmement. Ces penseurs sauvages affichent plus d’hostilité malavisée et de colère que les belligérants notoires du passé. De plus, la force nucléaire, avec son application en cours et ses accidents connexes, jette une couverture planétaire de radioactivité qui contamine nos alentours et imprègne lentement nos corps, permettant aux cellules de muter et à la maladie de fleurir.

AMC : Où sont les endroits les plus dangereux dans le monde en ce qui concerne les retombées nucléaires ?

HC : La Biélorussie et l’Ukraine avec leurs multiples usines nucléaires et la guerre faisant rage, présentent une préoccupation éminente.40% de l’Europe est hautement contaminée et devraient être déclarés inhabitables. Tchernobyl a été d’une grande contribution à cette catastrophe. La mer d’Irlande est l’eau océanique la plus radioactive. Apparemment un tiers de la vie aquatique de cet endroit présente des tumeurs cancéreuses.  Le Nord-Ouest pacifique américain est l’habitat de la rivière Columbia, la rivière la plus notablement radioactive sur terre. Le site de la rivière Savannah en Caroline du sud, avec son usine nucléaire, est aussi hautement radioactive. Le désastre de Fukushima sur la petite île du Japon met en lumière la permanence de telles mésaventures. Des tracteurs sont en train de pelleter des millions de livres de sol imprégné de retombées, de les envelopper dans du plastique, avec aucun endroit pour les rejeter.

Tokyo est hautement contaminée et les thés poussant au sud de la cité secouent le compteur Geiger.

Les déchets de Fukushima ont pratiquement envahi Hawaï, laissant derrière eux un héritage de poison sur le chemin de la côte Ouest de l’Amérique du Nord.

Quelques nations sont en train de reconnaitre ce récent désastre nucléaire et ont banni l’importation des aliments du Japon. Taïwan et la Corée du Sud souhaitent protéger leurs citoyens et ont sagement légiféré pour prévenir un réel désastre nucléaire. Malheureusement, les accords  de l’Organisation mondiale du commerce et plus récemment le Pacific Pac remplacera les lois des nations indépendantes et forcera les citoyens à travers la planète à consommer des choix d’aliments et leur offrira des produits qu’ils préfèreraient éviter.

AMC : Y a-t-il le moindre espoir que nous arrêtions la marche en avant du nucléaire, et y a-t-il de la lumière au bout du tunnel ?

HC : D’abord le négatif, le plutonium utilisé couramment par l’industrie devient plus dangereux avec le temps et se désagrège. Donc ceci signifie que nous pourrions avoir des générations d’effets négatifs sur la santé avant de pouvoir éliminer sa menace. En tant qu’exemple, le premier cancer à se présenter est celui de la thyroïde ; quelques-uns sont venus plus de huit ans après la contamination.

Tchernobyl a prouvé que chaque enfant dans un rayon de 400 km autour de l’explosion a contracté cette maladie. D’autres cancers, stérilité, désordres neurologiques, difformités, etc… tous se présentent à différents moments au fil des années.

Ceux qui clament que l’énergie nucléaire est une énergie propre sont mal informés puisque ces usines émettent du gaz CFC qui est un contributeur au gaz à effet de serre 100 fois plus puissant que le CO2.

S’il y a du positif, c’est que cette menace internationale pourrait éventuellement amener les gens de tous les pays à se réunir pour une cause commune. La montée des océans, la modification génétique des aliments, la dégradation environnementale, tout autant que l’holocauste nucléaire sont l’opportunité moderne de l’humanité pour réparer ce que nous avons cassé.

Si, et quand, nous nous décidons à débarrasser nos vies de processus inutiles et dangereux, nous nous donnerons une fois encore le pouvoir de vivre sur une planète prospère, en paix et dans l’harmonie.

(Article du Magazine Hippocrate – Volume 35 – Issue 3)

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